Femmes
200 m
Asher-Smith face aux Américaines
Championne du monde en 2019 et médaillée de bronze l’an dernier à Eugene, Dina Asher-Smith possède le plus beau palmarès des engagées sur le demi-tour de piste. La Britannique devra batailler avec un impressionnant contingent américain, composé de cinq athlètes et emmené par Gabrielle Thomas, 4e meilleure performeuse de l’histoire en 21’’61. Abby Steiner, brillante en NCAA l’an dernier, et Jenna Prandini peuvent aussi prétendre à la victoire. L’expérimentée ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, en grande forme, a l’occasion de montrer qu’elle peut être autant à son avantage sur 200 m que sur la ligne droite. La Guyanaise Gemima Joseph sera l’unique représentante française, avec dans le viseur un chrono sous les 23’’.
400 m
Un trio doré emmené par McLaughlin-Levrone
Sans doute la course la plus scrutée de cette édition 2023. La présence de l’Américaine Sydney McLaughlin-Levrone suscite de grandes attentes. La recordwoman du monde du 400 m haies (50’’68) devrait faire voler en éclats son record personnel (50’’17) sur le tour de piste sans obstacles, qui remonte à 2018. Certains spécialistes, dont son entraîneur Bob Kersee, la pensent même capable d’aller chercher, dans un futur proche, le mythique record du monde de Marita Koch (47’’60). Mais réduire le 400 m de McLaughlin-Levrone à une simple course contre le chronomètre serait une erreur. La championne olympique et du monde aura en effet fort à faire face à la Dominicaine Marileidy Paulino, qui a couru en 48’’98 fin mai à Los Angeles, et à la Bahreïnie Salwa Eid Naser, troisième meilleure performeuse de tous les temps (48’’14) et chronométrée en 49’’78 mardi dernier à Huelva (Espagne). Curiosité de la course : la présence de l’Américaine Anna Hall, surdouée des épreuves combinées, qui vient de devenir la cinquième meilleure performeuse mondiale de tous les temps à l’heptathlon avec ses 6988 points à Götzis (Autriche).
800 m
Hodgkinson, la relève au pouvoir
A seulement 21 ans, la Britannique a déjà une armoire à trophées bien remplie. Championne d’Europe, vice-championne du monde et vice-championne olympique du 800 m, Kelly Hodgkinson avait signé son meilleur temps à Eugene l’an dernier, en prenant la deuxième place en 1’55’’88. Pour sa première course de l’été, elle devra se défaire de l’expérimentée Américaine Ajee Wilson (29 ans), qui possède un record en 1’55’’61. Les Françaises Agnès Raharolahy et Léna Kandissounon tenteront, elles, de s’accrocher le plus longtemps possible au peloton pour faire tomber leur record personnel.
5000 m
Duel de recordwomen du monde
L’Ethiopienne Letesenbet Gidey contre la Kényane Faith Kipyegon, voilà un duel qui fait saliver les passionnés de demi-fond. La première est, depuis 2020, la recordwoman du monde du 5000 m en 14’06’’62, mais aussi du 10 000 m et du semi-marathon. La seconde, considérée déjà par beaucoup comme la meilleure mileuse de l’histoire, avec ses deux titres olympiques et ses deux couronnes mondiales, vient de s’emparer de la meilleure marque mondiale de tous les temps sur 1500 m, en 3’49’11. Son record personnel sur 5000 m - 14’31’’95 - ne devrait pas survivre à la soirée de vendredi. Ce match sera arbitré par la compatriote de Gidey, Ejgayehu Taye, cinquième meilleure performeuse de tous les temps sur 5000 m en 14’12’’98 à Eugene.
Hauteur
Un concours particulièrement ouvert
Après un triplé ukrainien hautement symbolique dans cette épreuve l’an dernier à Charléty, les cartes sont rebattues pour cette édition 2023. Se livrer au jeu des pronostics est très risqué, puisqu’aucune des concurrentes engagées ne sort véritablement du lot cette saison. L’Américaine Vashti Cunningham et l’Australienne Nicola Olyslagers devraient tout de même jouer les premiers rôles avec leurs 1,98 m estivaux. La France, en plein renouveau dans cette épreuve, pourra compter sur Nawal Meniker et Solène Gicquel. A relever également : la participation de la combinarde Anna Hall, qui possède un record à 1,92 m.
Perche
Moon vise la lune
Meilleure performeuse mondiale de l’année avec 4,81 m, une performance réalisée le 5 mai lors du meeting de Doha Wanda Diamond League, Katie Moon part avec la faveur des pronostics sur le sautoir parisien. Mais sa compatriote Sandi Morris (4,71 m) et surtout la Slovène Tina Šutej (4,76 m) sont en embuscade. Le trio français, composé de Margot Chevrier, Ninon Chapelle et Marie-Julie Bonnin, tentera de créer la surprise, dans une discipline qui n’a pas encore totalement décollé cet été.
Poids
Duel entre Américaines
Première épreuve Wanda Diamond League au programme de cette édition 2023, le poids féminin devrait se résumer à un duel entre les Américaines Maggie Ewen et Chase Ealey, les deux seules engagées à avoir envoyé leur engin à plus de 20 mètres cet été. La première nommée a passé un énorme cap cette année, en améliorant son record personnel de plus de 50 centimètres (20,45 m contre 19,79 m). Ealey, elle, est la championne du monde en titre, et a lancé à 20,06 m en 2023. La Jamaïcaine Danniel Thomas-Dodd (19,77 m) sera là pour jouer les trouble-fêtes.
Disque
Allman pour la passe de six
Invaincue lors de ses cinq premiers concours de la saison, Valarie Allman semble intouchable, sauf catastrophe. Avec un jet à 70,25 m dès le 7 avril à San Diego (Californie), l’Américaine a montré qu’elle n’avait rien perdu de sa vista. Championne olympique en 2021 mais « seulement » en bronze à domicile lors des Mondiaux de Eugene l’an dernier, l’ex-danseuse a une revanche à prendre à Budapest. Une victoire à Paris, comme en 2022, lui permettrait de continuer à faire le plein de confiance. Mais l’insubmersible Croate Sandra Perkovic, qui débutera sa saison dans la capitale française, ne devrait pas l’entendre de cette oreille. Côté Français, l’éternelle Mélina Robert-Michon est de retour à son meilleur niveau (65,49 m à Montreuil), alors que la talentueuse Amanda Ngandu-Ntumba va pouvoir encore acquérir de l’expérience.
Javelot
La sensation Borge
Les prétendantes à la victoire sont nombreuses dans cette épreuve. Kelsey-Lee Barber devrait logiquement être la première d’entre elles, avec son titre de championne du monde à Eugene. Mais l’Australienne n’a pas encore retrouvé ses sensations de 2022, avec pour l’instant un meilleur jet à 61,95 m, à des années-lumière de son record personnel 67,10 m). C’est donc la Norvégienne Sigrid Borge qui se présente à Paris en leader des bilans mondiaux. L’athlète de 27 ans conseillée par la légende Andreas Thorkildsen a créé une énorme sensation le 20 mai, avec un jet à 66,50 m à Halle (Allemagne), elle qui restait sur trois saisons avec une meilleure performance à moins de 56 mètres. A ne pas oublier : la Japonaise Haruka Kitaguchi, médaillée de bronze à Eugene et autrice d’un lancer à 64,50 m cette année.
Hommes
100 m
Lyles-Jacobs, un duel qui fait saliver
La ligne de départ du 100 m va sentir la poudre, ce vendredi à Charléty. Deux des plus gros showmen de la scène mondiale se retrouveront pour une explication majuscule. Le champion olympique de la spécialité, l’Italien Marcell Jacobs, se mesurera à l’Américain Noah Lyles, double champion du monde du 200 m. Jacobs, retardé dans sa préparation par des douleurs au dos, effectue sa grande rentrée à Paris. Son état de forme est une des inconnues de l’équation. A l’inverse, Lyles est déjà sûr de ses forces, avec un début de saison tonitruant (9’’80 sur 100 m avec +4.4 de vent et 19’’67 sur 200 m) qui en fait le favori logique de la course. Mais attention au Kényan Ferdinand Omanyala, meilleur performeur mondial de la saison en 9’’84, qui pourrait bien mettre tout le monde d’accord. Meilleur performeur français de l’été avec ses 10’’06, Mouhamadou Fall sera aussi en piste.
800 m hommes
Le podium de Eugene en piste
Le patron mondial du 800 m sera bien présent au Meeting de Paris. Champion du monde et olympique en titre, le Kényan Emmanuel Korir, sixième meilleur performeur de l’histoire en 1’42’’05, est le seul engagé à posséder un record inférieur à 1’43’’00. Respectivement médaillés d’argent et de bronze aux Mondiaux de Eugene, l’Algérien Djamel Sedjati et le Canadien Marco Arop auront, eux aussi, un statut à défendre. Mais les Français ont aussi une belle carte à jouer, à commencer par Benjamin Robert, vainqueur l’an dernier à l’issue d’un final spectaculaire avec un record à la clé (1’43’’75). Le miler Azeddine Habz, qui a passé un gros palier ces derniers mois, et le prometteur Yanis Meziane, ont l’opportunité d’abaisser leur chrono de référence.
110 m haies
Les Mondiaux avant l’heure
La densité du plateau dans cette épreuve est exceptionnelle. Sur les seize engagés, quatre ont couru en 13’’ ou moins en 2022. Parmi eux, les deuxième et troisième meilleurs performeurs mondiaux de tous les temps, les Américains Grant Holloway (12’’81), double champion du monde en titre et meilleur performeur mondial de l’année (13’’01), et Devon Allen (12’’84). Si l’on ajoute, toujours du côté du pays de l’Oncle Sam, le champion national Daniel Roberts et Freddie Crittenden, qui possèdent tous les deux un record en 13’’00, la finale de cette édition 2023 pourrait bien avoir des allures de championnats des Etats-Unis. Sauf si les spécialistes tricolores des haies hautes entrent eux aussi dans la danse, emmenés par un Wilhem Belocian (13’’23 cet été) en pleine forme, un Just Kwaou-Mathey (13’’28) déjà saignant et un Pascal Martinot-Lagarde qui n’a pas dit son dernier mot. A suivre également : le Suisse Jason Joseph (13’’20) champion d’Europe indoor cet hiver.
2 miles (hors DL)
Ingebrigtsen pour effacer Komen
Jakob Ingebrigtsen vient à Paris avec un objectif clair en tête : s’emparer de la meilleure performance mondiale de tous les temps sur 2 miles. La distance est très peu courue depuis trente ans, mais la lecture des bilans historiques donne le vertige. Tout en haut des tablettes, Daniel Komen. Avec ses 7’58’’61, établis en juillet 1997 à Hechtel (Belgique), le Kényan est le seul à avoir couvert les 3218 m en moins de huit minutes. C’est dire l’ampleur du défi que s’est lancé le Norvégien. L’Australien Stewart McSweyn s’accrochera le plus longtemps possible à la foulée du patron du demi-fond mondial, alors que les jeunes Tricolores Etienne Daguinos et Benoît Campion seront aussi de la fête.
400 m haies
Une course très indécise
Suspense en vue sur le tour de piste avec obstacles, où tous les engagés peuvent prétendre à la victoire. Un favori se détache tout de même en la personne de l’Américain CJ Allen, qui a passé un cap cette année en descendant à deux reprises sous les 48’’. Son record personnel : 47’’91, un chrono réalisé le 27 mai à Los Angeles. Le Français Wilfried Happio tient une occasion en or de s’offrir une victoire de prestige devant son public. Le quatrième des Mondiaux de Eugene (47’’41) est pour l’instant resté un peu en retrait (49’’12) mais sera survolté à domicile, tout comme son compatriote Ludvy Vaillant, qui disputera sa première course de la saison sur les haies basses. Les autres clients à surveiller : le Bahreïni Abderrahman Samba, qui voudra rappeler que son record personnel (46’’98) avait été réalisé à Paris en 2018, ou encore l’athlète des Îles Vierges Britanniques Kyron McMaster et l’Américain Trevor Bassitt.
3000 m steeple
Girma à l’assaut du record du monde
Lamecha Girma devrait partir sur des bases de folie vendredi soir. L’Ethiopien de 22 ans va en effet tenter de faire tomber le record du monde, détenu depuis 2004 par le Qatarien Saif Saaeed Shaheen en 7’53’’63. Le recordman du monde du 3000 m indoor (7’23’’81) est le seul concurrent à posséder un record inférieur à huit minutes, en 7’58’’68. Il devrait avoir le champ libre en l’absence du Marocain Soufiane El Bakkali, vainqueur lors du Meeting de Rabat Wanda Diamond League en 7’56’’68 et qui est allé chercher l’or devant lui lors des derniers Jeux olympiques et Mondiaux. Le Kényan Abraham Kibiwot, l’Espagnol Fernando Carro et l’Ethiopien Hailemariyam Amare, qui ont tous des temps de référence aux alentours de 8’05’’, essayeront de s’accrocher le plus longtemps possible. A noter la présence du Français Djilali Bedrani, qui se rapproche de son meilleur niveau après une saison 2022 compliquée.
Longueur
La jeunesse au pouvoir
Du haut de ses 25 ans, le Grec Miltiadis Tentoglou est le plus âgé des quatre meilleurs sauteurs du plateau. La preuve de la prise de pouvoir de la nouvelle génération. Champion olympique et d’Europe, et vice-champion du monde en titre à la longueur, Bounce Man avait atterri à 8,60 m à Athènes, en 2021. Troisième des Mondiaux de Eugene, le combinard suisse Simon Ehammer (8,45 m en 2022) aura aussi son mot à dire, tout comme le Cubain Maykel Massó (record à 8,39 m) et l’Indien Murali Sreeshankar (8,36 m). La nouvelle vague hexagonale sera représentée par Jules Pommery, médaillé de bronze lors des Europe 2022, et Erwan Konaté, double champion du monde juniors.
Marteau mixte (hors DL)
Les lanceurs de retour à Paris
Un concours mixte du marteau est proposé pour la deuxième année consécutive lors du Meeting de Paris, grâce à une cage spécialement installée pour l’occasion. L’Américaine Brooke Andersen, championne du monde en titre et qui a dépassé pour la première fois la barrière des 80 mètres cette année, grâce à un jet à 80,17 m, est l’attraction d’une start-list où l’on retrouve également les Françaises Alexandra Tavernier et Rose Loga. Chez les hommes, l’Américain Rudy Winkler (record à 82 ,71 m) et le Hongrois Bence Halász, vice-champion d’Europe en titre avec un jet à 80,92 m, seront les hommes forts du concours. Le Clermontois Yann Chaussinand, en progression constante, tentera de tirer son épingle du jeu.
Triathlon
Mayer à la maison
Kevin Mayer est dans son jardin à Charléty. Le champion du monde en titre du décathlon prendra part vendredi à un triathlon, avec au programme du poids, de la longueur et un 110 m haies. Transcendé à domicile, le Montpelliérain n’a pas oublié que c’est ici-même qu’il avait porté son record, dans la première épreuve citée, à 17,08 m en 2019. Une bonne habitude qu’il espère bien reprendre cette année face à quelques-uns des meilleurs Français. Parmi eux, Makenson Gletty, auteur du meilleur total de sa carrière fin mai lors du décathlon de Götzis (Autriche) avec 8211 points.