Le 7 octobre 2020 à Valence (Espagne), l’Ethiopienne Letesenbet Gidey succédait à ses compatriotes Meseret Defar et Tirunesh Dibaba au sommet des tablettes mondiales du 5000 m, en bouclant son effort en 14’06’’62. La barrière mythique des quatorze minutes n’est plus si loin, et pourrait bien, trois ans plus tard, trembler lors du Meeting de Paris Wanda Diamond League. Triple recordwoman du monde, avec également le 10 000 m (29’01’’03) et le semi-marathon (1h02’52’’) dans son escarcelle, la fondeuse de 25 ans a montré à de nombreuses reprises qu’elle excellait dans la lutte contre le chronomètre. Elle aura une belle occasion de le confirmer dans la capitale française, où elle s’aligne pour la première fois.
Mais difficile d’imaginer un cavalier seul de sa part sur la piste bleue de Charléty, puisque la championne du monde en titre du 10 000 m devra composer avec Faith Kipyegon. La Kényane a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’athlétisme vendredi dernier, lors du Meeting de Florence Wanda Diamond League, en devenant, en 3’49’’11, la première femme à descendre sous les 3’50’’ sur 1500 m. Un chrono prodigieux et illustré par des temps de passage dingues, dont deux derniers tours de piste bouclés en moins de deux minutes.
Double championne olympique et quatre fois sur le podium des Mondiaux, avec deux titres à la clé, l’athlète de 29 ans originaire de la Vallée du Rift est une légende de la discipline et peut-être, déjà, la plus grande mileuse de tous les temps. Alors la voir s’aventurer sur 5000 m, au moment même où elle est dans la forme de sa vie, suscite de grands espoirs. Son record sur la distance - 14’31’’95 - devrait voler en éclats pour ce qui sera sa première apparition dans la capitale depuis 2017 (2e du 1500 m). Reste à savoir dans quelles proportions.
Si l’on ajoute la jeune (23 ans) Ethiopienne Ejgayehu Taye, meilleure performeuse mondiale de la saison 2022 en 14’12’’95 et recordwoman du monde du 5 km en 14’19’’, la course pourrait partir sur des bases folles. A condition que les favorites suivent le rythme imprimé par les trois lièvres, parmi lesquels la Kényane Beatrice Chepkoech, encore une recordwoman du monde, mais du 3000 m steeple (8’44’’32).
Girma pense aussi au record
En plus des participantes au 5000 m, la Fédération Française d’Athlétisme, organisatrice du Meeting de Paris Wanda Diamond League, a dévoilé les noms de nouvelles têtes d’affiche qui rejoignent un plateau déjà royal. Toujours en demi-fond, l’Ethiopien Lamecha Girma pourrait partir à l’assaut du record du monde du 3000 m steeple (7’53’’63 par Saif Saaeed Shaheen en 2004), lui qui détient déjà la meilleure marque de tous les temps sur le 3000 m indoor (7’23’’81). Sur 800 m, les cinq premiers des derniers Mondiaux seront au départ, avec notamment les médaillés Emmanuel Korir (Kenya), Djamel Sedjati (Algérie) et Marco Arop (Canada).
Côté sprint, l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, une habituée du Meeting de Paris, rejoint une start-list du 200 m déjà très costaude, où l’on retrouve, entre autres, la Britannique Dina Asher-Smith et l’Américaine Abby Steiner. Autre nom bien connu des amateurs de sprint, l’expérimenté Yohan Blake tentera de retrouver une seconde jeunesse sur les talons de l’Italien Marcell Jacobs et de l’Américain Noah Lyles. Sur le tour de piste, l’Américaine Sydney McLaughlin n’aura pas la partie facile face à la Dominicaine Marileidy Paulino (48’’99) mais aussi à la Bahreïni Salwa Eid Naser, championne du monde en 2019.
Dans les concours, le Grec Miltiadis Tentoglou, champion olympique en titre et quintuple champion du monde, sera l’homme à battre à la longueur. Enfin, la Croate Sandra Perkovic n’a pas dit son dernier mot au disque, même face à une cliente comme l’Américaine Valarie Allman.