C’est LA terreur des pelotons de demi-fond depuis trois ans. Celui que tous ses concurrents épient, attendant craintivement de savoir quelle tactique il va adopter, pour tenter de le suivre ou de le surprendre. Champion olympique du 1500 m en 2021, champion du monde du 5000 m un an plus tard, Jakob Ingebrigtsen combine un talent fou avec une discipline de fer, façonnée par son père Gjert, qui l’a entraîné à devenir un champion depuis son plus jeune âge.
A Paris, « Jakob », comme l’appellent ses rivaux, aura un objectif clair : s’emparer de la meilleure performance mondiale de tous les temps sur 2 miles. La distance est très peu courue depuis trente ans, mais la lecture des bilans historiques donne le vertige. Tout en haut des tablettes, le Kényan Daniel Komen, également détenteur du record du monde du 3000 m (7’20’’67). Avec ses 7’58’’61, établis en juillet 1997 à Hechtel (Belgique), Komen est le seul à avoir couvert les 3218 m en moins de 8’. De grands noms de la course à pied ont tenté de l’imiter et de le surpasser, à l’image de Haile Gebreselassie, Mo Farah ou Eliud Kipchoge, excusez du peu. Mais tous se sont cassé les dents sur son chrono supersonique. C’est dire l’ampleur du défi que s’est lancé Ingebrigtsen, à qui rien ni personne ne fait peur.
La course ne comptera pas pour la Diamond League, mais sera placée de façon à lancer en fanfare la soirée sur la piste bleue de Charléty, puisque le départ sera donné entre les séries du 110 m haies et le 400 m haies masculin. Un premier temps fort avant un feu d’artifice de perfs et de chronos.
La wavelight inaugurée à Paris
Pour l’aider dans sa quête, le Norvégien pourra compter sur la wavelight, qui sera utilisée pour la toute première fois au stade Charléty à cette occasion. Ce dispositif lumineux, qui permet aux athlètes des épreuves d’endurance d’adapter facilement leur allure grâce à l’éclairage de LED positionnées sur la lice à l’intérieur de la piste, servira également pour le 800 m, le 3000 m steeple et le 5000 m. Des meneurs d’allure de premier choix sont également prévus pour épauler Ingebrigtsen et le lancer sur les bases hyper rapides dont il aura besoin pour mener à bien sa mission.
Depuis février 2022, il a déjà en poche le record du monde du 1500 m en salle, en 3’30’’60. Cette performance n’a pas été établie n’importe où : au meeting de Liévin, où Ingebrigtsen a ses habitudes puisqu’il y est déjà venu quatre fois en cinq ans. Trois des quatre meilleures performances chronométriques de sa carrière ont d’ailleurs été établies dans le Pas-de-Calais. A Paris, Jakob n’a couru qu’une seule fois à ce jour, pour une quatrième place sur 1500 m en 2019. Depuis, il a changé de dimension, devenant celui que tous les demi-fondeurs du monde rêve de battre. Avec ses tatouages, son caractère bien trempé et son palmarès déjà très fourni pour un garçon d’à peine 22 ans, c’est une véritable rock star qui débarquera à Paris le 9 juin, pour un show exclusif d’à peine quelques minutes, mais qui vaudra le détour.